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Discours des vœux 2019, Céline MALAISÉ

Jan 26, 2019 | Divers

Discours de Céline MALAISE, présidente  groupe FDG –

Bonsoir à toutes et à tous, Mesdames, Messieurs, les  sénatrices, sénateurs, les conseillères-conseillers régionaux, les conseillère-conseillers de Paris et départementaux, les maires, les conseillères-conseillers municipaux, les responsables politiques, associatifs et syndicaux, Chèr-e-s camarades,

Merci à vous toutes et tous d’avoir répondu à notre invitation, et bienvenue à cette cérémonie des vœux 2019 du groupe Front de gauche d’Ile-de-France.

Avec l’ensemble des conseiller-e-s régionaux ici présents : Lamine Camara, Taylan Coskun, Sylvie Fuchs, Vanessa Ghiati, Fabien Guillaud-Bataille, Michel Jallamion, Didier Mignot, Jean-Michel Ruiz, moi-même – ainsi que nos collaboratrices et notre collaborateurs, Gaëlle, David et Karine que je tiens à remercier-  nous vous présentons tous nos vœux pour vous et vos proches, des vœux de bonheur, de santé et de bien-être social pour 2019. Des vœux de lutte, comme l’a si bien illustré Fred Sochard

Nous souhaitons débuter cette soirée en tirant un coup de chapeau aux mobilisations sociales arc-en-ciel : celles des gilets jaunes, des robes noires, des blouses blanches, des stylos rouges, des gilets verts…

Nous souhaitons débuter cette soirée en tirant un coup de chapeau aux mobilisations sociales arc-en-ciel : celles des gilets jaunes, des robes noires, des blouses blanches, des stylos rouges, des gilets verts… Nous saluons et soutenons toutes ces mobilisations par lesquelles s’expriment une colère accumulée depuis plusieurs décennies, une colère qui grondait contre les régressions libérales de tous poils, qui monte et qui déferle depuis plusieurs semaines. Ces revendications plurielles beaucoup d’entre nous en avaient pris la mesure au quotidien dans leurs territoires, dans leurs villes, dans leurs quartiers, lors des échanges avec nos concitoyens. Ce refus de vivre de plus en plus mal, ce refus de ne plus pouvoir faire vivre décemment sa famille par son travail, ce refus de voir un État social et protecteur se déliter sous les coups de boutoir des gouvernements successifs et ne plus ainsi servir l’intérêt général, ce refus de voir notre maison commune, notre planète, brûler et ne rien faire. Tous ces refus s’expriment avec force attisés par les attaques, la morgue, l’arrogance propre au personnel politique de la bourgeoise et le mépris affiché pour ceux dont ils disent qu’ils ne sont rien alors qu’ils sont tout.

Comment pouvait-il imaginer que baisser les APL, augmenter la CSG des retraités, supprimer les emplois aidés, décapiter les associations locales, démanteler plus encore le Code du travail, exploser le statut des cheminots et le service public ferré français, introduire une sélection sociale à l’entrée des études supérieures, mettre sur rail une énième réforme contre les retraites, supprimer l’ISF, l’exit-tax, doubler à 40 milliards le CICE, assécher les ressources des communes, départements et régions… comment Macron pouvait-il imaginer que dans un pays comme la France, forte de l’histoire d’un peuple qui a su se lever lorsque l’essentiel était en jeu, que ces attaques passeraient crème ? Même si la crise des organisations traditionnelles du mouvement social est réelle, les ressorts d’un peuple épris d’égalité et de progrès social sont toujours présents. Et cette capacité de résistance est une bonne nouvelle.

Comment Macron pouvait-il imaginer dissimuler le non-respect des accords de la COP de Paris ou la démission avec fracas du ministre de l’écologie par un simple slogan « Make our planet great again »? Car son absence de lutte contre la crise climatique, son recul sur l’interdiction du glyphosate, ne sont pas de simples renoncements, car il laisse faire délibérément les grands groupes, les lobbys divers, et ne pose aucune norme contraignante. Attac vient de publier un rapport qui pointe les responsabilités des grandes entreprises françaises dans la destruction de la planète. Une tendance générale au greenwashing est dénoncée ainsi qu’une stratégie de lobbying à Bruxelles contre toute hausse des ambitions climatiques. C’est inacceptable qu’aujourd’hui les grandes banques françaises consacrent 70% de leurs financements aux énergies fossiles et seulement 20% aux énergies renouvelables ! C’est désastreux que la fiscalité carbone transforme le principe du pollueur-payeur en celui du pollueur-payé cédant aux grandes entreprises le droit de polluer gratuitement. En définitive, quand Macron privilégie les grands groupes, multiplie les cadeaux, laisse faire l’évasion fiscale qui représente 80 milliards par an soit 2 000 € par Français et par an … il ralentit nécessairement l’amorce d’une transition écologique indispensable pour l’humanité.

Ces politiques sont de plus en plus destructrices mais aussi de plus en plus autoritaires. Plus l’injustice sociale, fiscale, environnementale est criante et contestée, plus le pouvoir en place durcit l’arsenal répressif contre ceux qui refusent de courber l’échine. Des milliers d’interpellations pour beaucoup préventives, des centaines de mutilations causés par une stratégie militarisée du maintien de l’ordre : cette surenchère sécuritaire est accompagnée d’une fuite en avant législative et verbale par Castaner. Elle assigne les forces de l’ordre à être des victimes collatérales d’une doctrine de maintien de l’ordre archaïque et dangereuse pour la République, et signe l’impuissance de ce gouvernement à répondre à une grave crise sociale par la voie démocratique. Les premiers épisodes du Grand débat le confirment : c’est une vaste supercherie qu’organisent Macron et ses ministres pour tenter de reprendre la main et préparer les élections européennes.

En Ile-de-France, Valérie Pécresse qui explique se situer dans l’opposition de Macron. Une opposition ponctuelle pour être exacte, car elle salue bien souvent ses contre-réformes, met la région à sa patte en précédant ou déclinant dans ses politiques celles mises en œuvre à la tête de l’État.

Le même marronnier libéral de réduction drastique des dépenses l’anime. Raboter, couper, sabrer dans les dispositifs sociaux ou les services publics régionaux : voilà la ligne des trois budgets mis en œuvre par Pécresse.

Ce sont par exemple 100M€ qui ont été supprimés pour les associations locales ou les emplois aidés, pourtant indispensables dans nos quartiers populaires, qui ont été supprimés. Et dans le même temps, les aides régionales aux grands groupes ruissèlent sans contrôles ni critères sur écologique et l’emploi. Ces derniers mois, ce sont 600 000€ pour Air Liquide, 1 M€ pour Safran. Les entreprises du CAC 40 sont choyées par la droite régionale. Ces mêmes groupes qui en sept ans ont vu leurs dividendes progresser de 44% et ont réduit de 20% les emplois en France. Soutenir une telle indécence est irresponsable pour une collectivité territoriale.

Car ces choix budgétaires renforcent les inégalités sociales et territoriales pourtant déjà si fortes dans la Région la plus riche.

Dans les transports, la révolution ne viendra pas.

Dans les transports, la révolution ne viendra pas. Les usagers s’impatientent devant les disfonctionnements quotidiens. Au-delà des projets programmés par la majorité précédente et récemment mis en service, l’investissement piétine. La politique du fret est au point mort et les investissements pour le vélo sont clairement sous-dimensionnés, alors que la lutte contre le réchauffement climatique et la pollution de l’air exige de changer de braquet. Le service public de transports sera encore plus mis à mal par les délégations de service public, par l’ouverture à la concurrence et l’attribution de la gestion des nouvelles infrastructures au privé, comme sur le T11, ligne sur laquelle la situation est catastrophique pour les conducteurs et les usagers.

Ce qui va se décider concernant cette liaison directe entre Paris et l’aéroport qu’est le CDG Express sera significatif. Cette navette qui traverserait des territoires sans s’y arrêter pour 24€ n’est pensée que pour une supposée « attractivité » et le tourisme. Elle s’oppose au nécessaire investissement pour les transports du quotidien, et notamment pour les 900 000 voyageurs du RER B. Nombre d’élus et d’associations s’y opposent. Valérie Pécresse a demandé sa suspension s’il n’y avait pas de garanties, tout en défendant encore ce projet. Ces garanties pour les transports du quotidien n’existent pas. Ce qu’il faut c’est l’annulation définitive du CDG Express. Et le bras de fer avec le gouvernement est essentiel, car si l’on tire le fil, on y trouve au bout la privatisation d’ADP, ou encore la construction d’un nouveau terminal à l’aéroport pour doubler sa capacité, alors qu’il faut s’engager dans la transition écologique et donc réduire le trafic aérien… Ce combat nous en sommes !

Comme celui pour la garantie du droit aux transports par des tarifications sociales ou la perspective d’une gratuité. L’annonce d’un demi-tarif pour les retraités d’Ile-de-France est réelle avancée. Nous nous en félicitons car c’est une proposition que nous portions, avec d’autres, depuis longtemps. Le département du Val-de-Marne l’avait mise en place depuis 2018. Pas après pas, nous voulons aller plus loin et poser la question de la gratuité des transports en commun qui est un service socialement utile et écologiquement durable. Plusieurs villes posent des jalons, notamment Paris grâce à l’action de nos élu.e.s.

La question s’installe dans les débats. La gratuité est possible car si un service a un coût, son prix pour l’usager peut être construit selon un autre modèle économique. Vous pouvez compter sur nous pour y travailler et faire avancer cette idée afin qu’elle se réalise.

En matière de logement, alors qu’il s’agit d’une des premières préoccupations des Francilien.ne.s, Valérie Pécresse poursuit sa guerre au logement social : 60 millions d’euros ont été supprimés depuis trois ans, auxquels il faut ajouter 10 millions pour le logement des jeunes et des étudiants, la suppression des moyens dédiés à la réhabilitation des parcs sociaux, à la lutte contre le saturnisme ou encore à l’aide aux foyers de migrants. Nous continuons à porter des propositions pour des logements dignes nécessaires aux centaines de milliers de mal-logés, pour la construction de logements sociaux et très sociaux, pour faire respecter la loi SRU, et appliquer partout en Ile-de-France l’encadrement des loyers.

En matière environnementale, nos inquiétudes sont vives : alors que l’Ile-de-France, première région d’Europe, devrait être en pointe pour la transition écologique, la droite régionale agit à minima avec une courte vue, avec des lignes budgétaires délibérément sous-consommées, des organismes environnementaux réduits à une coquille vide sans moyens d’action et des associations mal traitées. Même inertie en matière de politique agricole, où ce sont les lobbys qui dictent les choix politiques de la droite régionale. Le projet pharaonique d’Europacity défendu par la droite régionale, qui a été qualifié de « folie des grandeurs » par Hulot illustre parfaitement le sacrifice de l’intérêt général face aux appétits des promoteurs immobiliers. Un projet démesuré de centre commercial qui bétonnise des terres agricoles et vide les centres des petites villes de leurs commerces… tout l’inverse d’un aménagement du territoire responsable et durable.

La liste des méfaits de la droite régionale est longue : faire trépasser la culture et notamment le spectacle vivant en liquidant un organisme reconnu par tous : Arcadi ; prendre des mesures réactionnaires dictées par les élu.e.s de la Manif pour tous membres de la majorité régionale, en finançant notamment des associations contre le droit à l’IVG ; faire des appels du pied appuyés à l’extrême-droite en proposant des mesures xénophobes comme la suppression du tarif réduit dans les transports pour les sans-papiers bénéficiaires de l’AME, et ce au mépris de la loi…

Être élu.e d’opposition dans une collectivité de droite, nous oblige à être des lanceurs d’alertes.

Être élu.e d’opposition dans une collectivité de droite, nous oblige à être des lanceurs d’alertes. Nous l’avons été concernant le financement par de l’argent public d’écoles privées hors contrat. Nous l’avons été lorsque la droite régionale a dévoyé le principe républicain de laïcité dans une charte que le tribunal a fait annuler suite à notre saisine. Nous l’avons été concernant les terrains de sport construits en matériaux issus de pneus recyclés nocifs pour la santé, en agissant pour la mise en place d’un moratoire. Nous l’avons été aux côtés du lycée Brassens à Villeneuve-le-Roi dont les personnels et les lycéens ont usé de leur droit de retrait en présence d’amiante. Nous l’avons été lors de la rentrée scolaire alors que de nombreux lycées étaient confrontés à un manque de personnel régional, des locaux défectueux, des problèmes techniques… Nous l’avons été lorsque la droite régionale a souhaité financer Webédia pour du e-Sport hors de tout cadre réglementaire. Nous l’avons été lorsque Pécresse a décidé de construire deux nouveaux lycées en PPP alors que ce type de montage financier est une bombe financière à retardement pour les contribuables ; nous le sommes encore lorsque, sur l’attribution de ces PPP à une major du BTP, des soupçons de favoritisme planent sur cette attribution. Nous l’avons été en relayant les exigences du mouvement Metoo pour que le soutien régional aux femmes victimes de violences augmente, et lorsque nous avons fait adopter un outil d’éducation et de prévention contre les violences, le violentomètre, qui sera diffusé dans tous les lycées et les CFA.

L’heure est de tourner la page Pécresse, d’en finir avec une carte de l’Île-de-France déchirée, des territoires oubliés presque reniés, un bouclier social détruit, un environnement écorché, des lycées publics délaissés, un affaiblissement du principe républicain d’égalité. Nous nous opposons aux attaques de la droite tout en agissant pour rassembler autour de propositions une majorité sociale et politique.

Nous prendrons notre part dans le combat en Europe, car être élu.e.s dans une des régions les plus riches d’Europe nous y oblige. Pécresse ne cesse d’expliquer que notre Région doit devenir la première place financière européenne après le Brexit. Nous avons un autre projet, dans lequel l’urgence est de créer un autre type de coopération entre les peuples et les nations que la concurrence libre et non faussée ânonnée jusqu’à plus soif par les libéraux européens. Entre cette optique et celle nationaliste prônée par les extrêmes-droites, il existe une alternative pour ouvrir des brèches et rompre avec la construction libérale de l’Union européenne. Des mesures concrètes permettraient d’aller à l’encontre des traités européens et sont à même de rassembler à gauche pour éviter à notre camp une division qui conduirait à un désastre. Nous pourrions être d’accord sur un moratoire sur les directives de libéralisation des services publics, que plusieurs groupes politiques régionaux refusent pour les transports ; nous pourrions aussi être d’accord sur l’égalité complète, des salaires et protection sociale, entre les travailleurs locaux et les travailleurs détachés en abolissant ce statut comme nous l’avons ensemble dénoncé lors du débat sur l’introduction de la clause Molière dans les marchés publics franciliens ; nous pourrions aussi être d’accord concernant les droits et la clause de l’Européenne la plus favorisée ; être d’accord sur l’utilisation de l’argent de l’évasion fiscale pour la transition écologique mais aussi d’accord sur le principe démocratique de respecter la voix des peuples en Europe. On pourrait discuter de la sortie du pacte budgétaire ou du salaire minimum européen … mais l’essentiel est déjà d’entamer une discussion entre les forces agissant à gauche pour le progrès social et environnemental et de combattre la division, l’éparpillement des forces à gauche qui chacune cultivant son pré carré laisse ainsi un champ libre à Macron et l’extrême-droite et ainsi d’éviter pour la gauche la catastrophe. Les élu.e.s de notre groupe, communistes et républicains et socialistes, sont d’ores et déjà engagés derrière la liste ayant comme chef de file Ian Brossat. Nous portons ces propositions et agissons pour l’unité des forces de transformation sociale en mai prochain.

Je vous remercie.

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